Inquiétudes pour l'industrie locale (Tarbes 65)

Publié le 26/02/2015

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La situation de Cegelec n'est pas isolée en Bigorre. La section métaux du syndicat CFDT s'en est d'ailleurs émue, évoquant les tourments rencontrés par Alstom, Tridelta, Seb, Industron ou Microcast. «Vu la situation critique de ces entreprises, la CFDT souhaite que la préfète se saisisse du dossier en organisant une table ronde au plus vite. En effet, une nouvelle loi va permettre aux grands groupes de pouvoir remplacer les banques pour des emprunts vis-à-vis de leurs sous-traitants, comme le fait déjà Airbus. Aux autres groupes de l'imiter !»

On pense notamment à Alstom, dont la situation influe sur ses fournisseurs comme la Cegelec ou Industron. «Vu les prix imposés, le résultat financier est médiocre chez cette dernière, regrette le syndicat. D'autant que le volume de charges baisse aussi. Les donneurs d'ordres font souffrir cette entreprise.» D'autant que l'autre secteur d'activité d'Industron, le pétrole, patine aussi. «Une nouvelle chaîne devait être créée mais elle a été annulée. Une mise en activité partielle pour douze salariés a été demandée fin décembre pour trois mois.»

Dans le même temps, la situation d'Alstom et de son site tarbais n'est pas plus réjouissante. «Le site est fragile, expliquent Olivier Comet et Joël Gamonet, délégués syndicaux. Sur deux ans, la charge est limite pour l'ensemble du personnel, même si le contrat pour les rames du métro de Paris (2 milliards sur 15 ans) va donner assez vite du travail en recherche et développement. Il faut que nos collectivités commandent français. Si les contrats aujourd'hui en discussion nous échappent, ce serait terrible et il se passerait des choses pour Alstom et ses sous-traitants.»

Plombée par la parité rouble-euro et la crise en Ukraine, la Seb voit ses commandes fondre. L'usine Tridelta, à Bagnères, rencontre, elle, «des problèmes de trésorerie qui pourraient entraîner le licenciement de neuf personnes, même si des cadres de la société ont un projet de reprise». Enfin, la CFDT s'inquiète du sort de Microcast, la société adéenne dont une partie de l'usine avait été ravagée par un incendie. «48 des 140 salariés sont en activité partielle. La reconstruction tarde. Le P-DG du groupe est attendu cette semaine sur le site.»