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Le syndicat Santé-sociaux 46 à la rencontre de Matignon

Publié le 02/01/2018

A l'occasion de la venue d'Edouard Philippe et de son équipe à Cahors le 15 décembre 2017, le syndicat santé-sociaux du Lot a pu échanger durant deux heures avec trois de ses conseiller.e.s, dont Marianne Lucidi (conseillère technique fonction publique, réforme de l'Etat), sur les fonctions publiques. 

De nombreux sujets ont été évoqués : 

  • Le gel du point d'indice et la mise en place du jour de carence en 2018
  • Le gel du PPCR (parcours professionnels, carrières et rémunérations)
  • Le télétravail et les soucis autour de sa mise en oeuvre, liés notamment au manque de couverture internet du Lot qui se trouve en zone blanche
  • Les fermertures et les transformations de services dans la fonction publique d'état et des intercommunalités, les mutations d'agent.e.s et l'exploitation de matière grise (des agent.e.s de catégorie C qui réalisent des tâches de niveau catégorie A)
  • La maîtrise des dépenses sociales et de santé qui se traduisent par la hausse de la CSG et la réduction des dépenses de fonctionnement des collectivités à hauteur de dix milliards d'euros sur la mandature

Les membres de la délégation n'ont pas manqué de dénoncer la situation dans les EHPAD et dans la fonction publique hospitaliere :
- Dans les EHPAD les conditions de travail sont difficiles, le manque de personnel entraîne des risques psycho-sociaux et un épuisement professionnel. Il y a également des problémes en ce qui concerne le dialogue social avec les hiérarchies, le manque de reconnaissance salariale et le glissement des tâches dû au manque de personnel formé (infirmier.e.s, aide soignant.e.s, personnel administratif, ...)
- Dans les hôpitaux le système de santé est mal coordonné avec une mauvaise répartition entre urgences et consultations (ce qui a pour résultat l'engorgement des urgences) et entre soins de villes et soins hospitaliers : il faut repenser le parcours de soins et entamer un plan de lutte contre les déserts médicaux. 
Un point a été fait également sur la politique d'austérité et la préservation des marges dans les budgets des EHPAD et "l'arrêt de l'inflation de la masse salariale du secteur public" selon les termes du 1er ministre, ainsi que la pénurie d'équipes formées en santé au travail et donc le problème de suivi des agent.e.s. 

La délégation a ensuite abordé les sujets de négociations pour la CFDT suite au lancement du forum de l'action publique par le gouvernement :

  • Les missions et actions du service public :

La CFDT souhaite une évaluation et un suivi des politiques publiques

  • Une fonction publique plus ouverte et attractive :

La CFDT met l'accent sur le fait que les agent.e.s des fonctions publiques sont une richesse et non un coût

  • Des parcours professionnels plus riches et diversifiés :

La CFDT demande la reprise des négociations sur le PPCR

  • Des employeurs publics attentifs aux agent.e.s, à la QVT et à l'innovation : 

La CFDT souhaite la mise en place d'un véritable dialogue social avec des agent.e.s publics.ques qui doivent être acteurs et actrices de leur travail en matière d'organisation de leur travail (participation à l'élaboration de leur fiche de poste) et penser les horaires et le temps de travail autrement (éviter le recours facile et systématique au travail en 12h).
Elle souhaite également un désenclavement des différents services publics pour plus de fluidité, optimiser le travail des agent.e.s et réduire les mille-feuilles administratifs, tout cela en intégrant l'innovation pas seulement économique et financière mais pratique également.

  • Une offre de services renforcée :

La CFDT demande une prise en compte des problèmes liés au management : c'est un secteur en souffrance qui génère, suite au malaise qui y règne, de la maltraitance institutionnelle et de la souffrance au travail. Il faut une action publique de proximité au service du public, un maillage cohérent pour permettre à chacun.e d'accéder aux services publics en ville comme dans les campagnes, lui redonner du sens et cesser le "fonctionnaires bashing".

De plus, les fonctions publiques ont besoin que

  • le travail soit remis au coeur des débats (les enquêtes "Parlons travail" et "Parlons Effectifs" ont été évoquées),
  • la QVT soit un véritable objectif de dialogue social,
  • les évolutions et innovations se fassent dans le respect du travail,
  • l'égalité professionnelle soit imposée dans tous les secteurs
  • la protection de tou.te.s et l'émancipation de chacun.e tout au long de la vie soient une ambition
  • chacun.e puisse accéder à des emplois de qualité et qualifiants au travers de la formation professionnelle notamment
  • la transition numérique se fasse dans l'accompagnement
  • les transitions écologique et énergétique soient enclenchées en produisant mieux pour tou.te.s plutôt que toujours plus pour quelques un.e.s. 

Cette entrevue très riche s'est conclue sur les élections des fonctions publiques qui se tiendront au mois de décembre 2018, avec la mise en avant du logo CFDT "Je suis une richesse". 
Les fonctionnaires qui sont l'épine dorsale de la fonction publique ne doivent pas être considéré.e.s, encore une fois, comme un coût mais comme une richesse qui contribue à la santé et au bien-être quotidiens des population et est sont une force de notre société : la CFDT souhaite participer à la modernisation et à la mutation de ses services. 
Investir dans le secteur public c'est investir pour l'éducation, la prévention, la santé, l'emploi, la cohésion sociale et donc pour la croissance économique, cela doit être un choix politique pour une société visant le bien-être et la qualité de vie au travail de ses citoyen.ne.s. Il faut mettre l'accent sur la prévention et se recentrer sur les compétences des professionnel.le.s dans leur coeur de métiers. 

Enfin, pour 2018, la CFDT santé-sociaux du 46 renvendique : 

  • La revalorisation des statuts et des salaires (négiciations PPCR) et notamment le statut des aides soignant.e.s (revalorisation en catégorie B) 
  • La mutuelle pour les fonctionnaires avec la prise en charge d'une partie par l'employeur.se
  • La prise en compte de la souffrance au travail et de l'épuisement professionnel qui touchent tous les secteurs et fragilisent le service public